Allez comprendre les femmes !
Publié le 14 Mars 2012
Ferme la porte !!!!!!!!!!!
Excédée, elle l’est Mony de sans cesse répéter de fermer cette satanée porte seul rempart capable de la préserver un tant soit peu de ces fichus courants d’air qu’elle exècre. Pourquoi la famille circule-t-elle dans toute la maison en simple tee-shirt alors qu’elle, emmitouflée sous une couche de pulls, grelotte au moindre changement de température ?
Pourtant, elle l’aime sa tribu. Mais là, elle se sent, non pas déprimée, mais simplement lasse et, elle doit bien se l’avouer, un brin triste. L’arrivée de l’automne, un choix difficile pareil à un deuil du coeur ? Probablement…
Allons, Mony, secoue toi ma vieille ! Tu ne vas pas devenir acariâtre ! Et si tu leur faisais un gâteau ?
« Rien n'est plus beau que les mains d'une femme dans la farine »
Mony s’active, chantonne, se sent portée par les paroles de Nougaro bien que ce soit le chocolat qui prime parmi les ingrédients posés sur le plan de travail. Le délicieux « Côte d’Or » se ramollit lentement et son odeur attire un gourmand.
- Que mitonnes-tu qui fleure si bon ?
Les babines se retroussent, un petit morceau de chocolat qui a échappé au verdict de la balance de cuisine disparaît dans une bouche affichant un ravissant sourire face à un regard grondeur puis la porte de la cuisine est ouverte et refermée en douceur.
Hi, hi, Sioux 1 a enfin compris que la squaw a besoin de chaleur pour préparer le pemmican.
Beurre, farine, œufs, chocolat ; battre, mélanger, enfourner ; minuterie. Ouf ! Mony s’installe à la table, chausse ses lunettes et saisit son livre "La dernière licorne » d’Eva Kavian" Un délice cette écriture ! La squaw ne voit pas le temps passer. C’est à peine si une seule fois elle détourne le regard pour examiner le gâteau qui enfle de bonheur sous la température élevée.
La cuisine baigne dans la chaleur, Mony se sent bien mais au fil du temps elle étouffe. C’est le moment où Sioux 2, attiré lui aussi par les bons arômes, pénètre dans la pièce et comme Mony ne loupe jamais une contradiction, elle le supplie : « La porte ! Laisse-la entrouverte »
Foi de sioux, allez comprendre les femmes !