Publié le 28 Avril 2012
Publié le 28 Avril 2012
Publié le 24 Avril 2012
René Magritte
- Il était… il était… habillé de brun… oui, c’est cela, d’un costume brun bien coupé mais un rien désuet avec ses grands revers… et puis… il portait une cravate, brune elle aussi, sur une chemise blanche… avec des boutons de manchette la chemise…
- Et puis ?
- Il avait des mains soignées… pas de bague ou d’alliance aux doigts… pensez, j’ai vérifié…
- Et... ?
- Et c’est tout monsieur le Commissaire !
- Inspecteur ! Je suis l’inspecteur Mambo !
- Si vous voulez, inspecteur. Pour moi, c’est du pareil au même.
- Si vous voulez, si vous voulez, ronchonne l’inspecteur Mambo, je ne veux rien si ce n’est un peu plus de détails. Comment voulez-vous identifier une personne avec de pareils renseignements ?
- Mais voyons, Inspecteur, que puis-je vous dire d’autre ?
- La couleur de ses cheveux, de ses yeux, la forme de son visage, de son nez… Avait-il une cicatrice, un tatouage, un piercing ? Etait-il beau ? Avait-il les traits fins et réguliers ? Ou au contraire son visage portait-il des marques de fatigue, de cruauté ?
- En quelque sorte, Inspecteur, vous voulez un portrait-robot ? Comme chez Julie Nescaut ?
- Lescaut ! Julie Lescaut ! rectifie l’inspecteur.
- Nescaut, Lescaut ! Pour moi, c’est…
- Du pareil au même, oui, je sais ! coupe l’inspecteur agacé.
- Mais… vous pensez que je vais passer à la télé ?
- M’étonnerait ! Si vous imaginez que tous les pickpockets ont droit au journal de vingt heures vous vous fourrez le doigt dans l’œil.
- Oh ! Commissaire !
- Inspecteur ! Inspecteur Mambo ! Et puis en voilà assez. Vous voulez qu’on le retrouve oui ou non ?
- Oh ! Oui, Comm…specteur ! Il était… comment dire ? Radieux ?… Lumineux ? Oui, c’est cela, lumineux ! Une aura incroyable se dégageait de sa personne. C’est… c’est tout ce qui m’a frappée.
- Et que vous a-t-il volé exactement ? Portefeuille ? Collier ?
- Non, non, inspecteur Bonmo. Il s’est emparé de mon cœur, l’a chiffonné comme un vulgaire mouchoir et depuis je ne vis plus.
- Mambo, sapristi ! Vieille folle ! Votre cœur ? Votre cœur chiffonné ! Disparaissez de ma vue ! Allez voir dehors si j’y suis, espèce de siphonnée !
- Inspecteur Mambo, je dois vous l’avouer, vous êtes un rustre et pas une lumière. Je m’en vais de ce pas porter plainte auprès du Commissaire Magritte. Lui, j’en suis certaine, retrouvera le beau ravisseur de mon cœur.
- Maigret !!! Commissaire MAIGRET !
- A ne pas vous revoir, Commissaire Bonmo !
- Agrrr ! Mon cœur !
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Publié le 21 Avril 2012
Publié le 18 Avril 2012
La Lune s’allume luciole dans la nuit
Croissant décroissant ou tout en rondeur
Cycle féminin à l’infini
Flux et reflux incessants
Rythment le ballet des sorcières
Au coin du bois guette le loup-garou
Lune nouvelle noirceur sur la Terre
Quartier C ou quartier D
Éclipse la belle a rendez-vous
Vite vite son bel amant la dévore
Mais aujourd’hui la Lune est pleine
Et on ne sait pas
Non on ne sait pas
Qui l’a mise dans cet état *
Sourire crayon jaune à la main |
Publié le 15 Avril 2012
Publié le 13 Avril 2012
Publié le 11 Avril 2012
Marcassin ruisselant de saindoux, faisans saucés au verjus suivis de pâtés de grives à l’Armagnac et de tourtes aux abats sont tour à tour présentés accompagnés de panais à la cardamone et de mogette aux graines de paradis. Dans les gobelets d’étain, vin et cervoise fraîche coulent à volonté.
Dame Zèbrine peu attirée par les mets salés picore dans un plat puis dans un autre, déchire d’une dent délicate un minuscule morceau de viande, mouille ses lèvres fines de trois gouttes d’hydromel et observe ses prétendants.
Guillibert, la face rubiconde ne tarde pas à implorer la permission de se retirer. D’un geste condescendant de la main, Dame Zèbrine lui signifie son renvoi tandis que la table se garnit de plats de brochets nappés de deux sauces vertes, d’anguilles au macis et de lamproies aux yeux glauques, le tout accompagné d’une belle choucroute croquante.
A la troisième bouchée de lamproie, Sieur Giefroi pâle comme une hostie se lève de table et s’enfuit les mains sur la bouche.
- Quelle petite nature ! soupire Dame Zèbrine. Elle se tourne ensuite vers les rescapés des agapes, Ramulf et Artaud, tous deux bels hommes à la fière prestance. Lequel sera l’élu ce tantôt ?
Les rivaux se toisent quand Dame Zébrine les prie de l’excuser un instant
«…quelques ordres à donner… je ne serais pas longue… servez-vous mes Sieurs »
- Où en sommes-nous, Maître Sidoine ? Le temps me tarde ! »
- Au dessert, gente Dame. Voyez, Gasparini, le pâtissier, termine de si belle façon la garniture de l’assortiment de tartelettes !
Les pommettes en feu, Dame Zèbrine ouvre grands ses yeux et hume, gourmande, les délices sucrés, son péché mignon.
- Vite ! Vite ! Gasparini, la faim me taraude et seule la douceur de vos desserts pourra l’apaiser.
Penauds, les deux hommes choisissent l’un un sablé coloré au jus de betteraves et garni de framboises et l’autre une croûte verte obtenue avec quelques gouttes d’écume d’épinard et ornée de myrtilles mais l’appétit n’est plus au rendez-vous et ils découpent lentement, comme à regret, leurs tartelettes.
Dame Zèbrine quant à elle se fait servir une pâtisserie aux chataîgnes sur lit de crème d’or. Ses gestes sont vifs, les bouchées énormes. Que c’est bon !
- Allons, mes Sieurs, du cœur à la bel ouvrage !
Et elle replonge son long cou de cygne vers son assiette, avide, le regard déjà posé sur une tartelette aux raisins blancs imbibés d’ambroisie.
Hélas, une chataîgne trop peu cuite et avalée goulûment en dispose autrement.
Dame Zèbrine a beau tousser, tenter de cracher, elle s’étouffe définitivement et gît là, inerte, au bas du banc.
- Nous l’avons échappé belle, soupire un galant.
- Pour fêter cela allons boire une pinte loin d’ici, propose l’autre.
Seuls Maître Sidoine, Gasparini et les marmitons se lamentent. Pour qui cuisineront-ils demain ?
- Allons, allons, cessez de geindre, dit Dame Girafine accourue aux nouvelles, mes fourneaux n’attendent que vous ! Samedi, treize couverts seront dressés en mon logis. Quel menu me proposez-vous Maître Sidoine ?
Et tous, préoccupés par ce futur banquet, se détournent de Dame Zèbrine et l'abandonnent à son funeste destin.
Publié le 8 Avril 2012
Publié le 6 Avril 2012
Publié le 3 Avril 2012
Publié le 1 Avril 2012