Publié le 25 Novembre 2014

Ce texte est une suite aux écrits suivants : clic et clic

Les textes de JACO  sont désormais réunis dans un livret.

Je vous invite à le parcourir ici : clic

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Les grandes personnes, c’est très compliqué, Jaco le sait bien !

La preuve, tout à l’heure, pendant l’excursion dans le parc, l’Marcel, son frère s’est exclamé : il est superbe cet elfe en fil de fer ! Il fait s’envoler le savoir aux quatre vents !

Un elfe !

Le savoir !

L’Marcel, il joue toujours au plus malin mais il ne sait même pas que les elfes ont des oreilles pointues et que ce sont les anges qui ont des ailes ! Et puis les semences, c’est pas du savoir, Jaco en est certain.

Les grandes personnes sont décidemment bizarres. Quatre vents ? Quatre !

Jaco en connait bien plus de quatre. Sur ces gros doigts boudinés il compte : un, la bise, deux, le vent du nord, trrrrois, heu, trois… Bof ! Tantôt il s’en rappellera…

Ce dont il se souvient bien, Jaco, c’est de sa vie à la ferme, avant le décès du père. Il appréciait tellement de gambader dans les prés, cueillir des cardamines, des primevères et même des pissenlits et puis, il faisait comme l’ange quand les fleurs se transformaient en aigrettes, il soufflait, soufflait en faisant un vœu.

Jaco aime bien les vœux. Depuis qu’il réside à l'"Arc-en-ciel" il en fait souvent pour que l’Marcel qui vit à la ville vienne le voir, ou pour qu’il y ait du potage aux tomates au menu, ou pour ne plus jamais faire pipi au lit ou… la liste est longue !

- Dis-moi, Marcel, tu crois qu’il pousse des pissenlits au paradis et que les anges font pipi au lit ?

L’Marcel a toujours un air ahuri quand Jaco lui pose une question. Vraiment les grandes personnes sont étranges.

Jaco, en secret, renouvelle son vœu de ne jamais être comme eux, il préfère tellement être lui, même si on le dit un peu différent !

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Pour Mil et une - clic

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Publié le 11 Novembre 2014

     source image - clic

           Aujourd'hui, elle a aperçu, comme les jours précédents, de grands vols de grues dans le ciel automnal. Elle les a observés admirative et, il faut bien l’avouer, un brin émue. Nulle frontière pour ces oiseaux migrateurs à l’instinct infaillible les poussant en direction du sud.

Devant le monument aux morts, alors qu’elle assistait à l’hommage rendu aux victimes de la première guerre mondiale, elle a à nouveau levé les yeux vers le ciel et a imaginé ces grands V sombres survolant les zones en conflit.

Son village situé à trois kilomètres de l’ancienne frontière prussienne avait été un des premiers à payer un lourd tribut en vies de civils innocents. Et pourtant quand elle était enfant, il y a plus de cinquante ans, comme cela lui paraissait déjà de l’histoire ancienne !

Qu’en est-il pour les écoliers qui à présent défilent à la suite de la fanfare ? Comment se représentent-ils ces ancêtres lointains ? Et dans dix ou quinze ans ces cérémonies au public de plus en plus clairsemé existeront-elles encore ? Les questions se sont bousculées dans sa tête !

Elle a souri en voyant la mine réjouie des gosses recevant une friandise offerte pour les remercier de leur participation et a retrouvé ce plaisir ressenti jadis lors de la distribution de bâtons de chocolat Jacques fabriqués à deux pas. Les rituels ont du bon !

Un verre à la main et dans une ambiance conviviale elle a retrouvé d’autres villageois, a papoté, écouté, ri ou est restée songeuse… Une génération pousse l’autre et doucement le cours de la vie s’écoule…

Il y avait du monde au Frühschoppen (1) ? a demandé Grand Sachem patientant affamé par l’air vivifiant respiré lors de sa balade à vélo. Et les papotages ont repris autour de la table bien garnie par ses soins.

Quand il a été l’heure d’allumer la première lampe, un dernier vol de grues voguant à basse altitude a semblé la saluer bruyamment au passage. Pour elles, le repos les attendait juste au-delà de la colline et l’eau du barrage de la Gileppe leur était promesse dans les derniers rayons du soleil déclinant.

Elle a chantonné pour leur souhaiter bonne route en cet automne doux où les fruits côtoyent les premières fleurs précoces...


(1) apéritif

(cliquer à droite des photos )

Aujourd’hui, elle (07)...commémore le 11 novembre.
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Publié le 6 Novembre 2014

   

- Le père François ! Vite, sauvons-nous !

Totor, moi et Lulu, on rigole bien en observant le père François au travers de la haute haie d’aubépine.

- Je vous ai à l’œil garnements, gare à vous !

Lulu, le plus gourmand et le plus prévoyant de nous trois brandit, triomphant, son sac rempli de prunes. Notre réserve de guerre comme il dit.

Totor a été piqué par une guêpe et suce son doigt douloureux.

Moi, je prépare déjà un plan de représailles dans ma tête.

 

On s’est séparés en fin d’après-midi après avoir caché notre trésor dans notre camp secret, il était temps de rentrer.

- Tu ne manges pas grand chose, a dit Maman en observant mon assiette. Les gargouillis de mon ventre ont répondu pour moi et Maman a levé un sourcil inquisiteur.

Au dessert, elle a dit - je suis passée à l’épicerie tout à l’heure. L’épicier qui rentrait de son verger sur la colline était furieux, son prunier est la proie de maraudeurs.

Papa m’a jeté un regard sévère mais moi, j’ai continué innocemment à déguster ma portion de far, une des spécialités de Maman. Je ne me suis pas fait prier pour aider à la corvée vaisselle mais ma mère est fine mouche et a à nouveau sourcillé quand j’ai dit - je vais retrouver Lulu et Totor pour une partie de foot.

- Ne rentre pas trop tard, a dit Papa, je n’aime pas que tu traînes en rue quand il fait nuit.

 

Totor, c’est lui le spécialiste en dessin et malgré son doigt douloureux il a réalisé avec des craies de couleur un grand œil super, un qui semble jeter des flammes.

Demain matin, tout le village pourra l’admirer sur la porte blanche de l’épicerie.

 

- J’ai mal au ventre, a gémi Lulu.

- Moi aussi, a répondu Totor.

Moi, je n’ai pas eu le temps de dire quoi que ce soit, je suis disparu derrière une haie. Dans le noir, il m’a semblé qu’un œil moqueur m’observait.

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Publié le 2 Novembre 2014

Aujourd'hui, au chaud sous la couette, elle a été réveillée par des coups de feu.

Pan ! Pan !

Non loin, dans la forêt du Duc, le gibier aux abois payait son triste quota annuel. Les arbres, géants aux mille couleurs, ont eu un léger frémissement et ont laissé échapper un pleur de feuilles sur les dépouilles amassées.

Pan ! Pan ! Elégantes biches, cerfs majestueux, sangliers nasilleurs, chevreuils ou lièvres allaient baigner sous peu dans une marinade nacrée de bordeaux et se verraient gratifiés sur un quelconque menu du titre de grand veneur.

Pan ! Pan ! Un instant elle a refermé les yeux et il lui a semblé qu’une odeur, mélange de vin et de vinaigre mâtiné de clou de girofle, flottait dans l’air. Sa mère, là-bas dans le temps de jadis, préparait le civet que son père, en bonne entente avec un chasseur, avait acheté. La cuisine embaumait. Le réveillon de Noël allait être festif et comme toujours, gibier ou pas, elle allait faire la grimace à la vue de la viande dans son assiette.

Stille Nacht, heilige Nacht…

Pan ! Pan ! De retour dans le présent elle est partie sur les traces de Charlemagne dans le centre historique d’Aix-la-Chapelle ensoleillée. L’odeur soufrée des sources d’eau chaude, les curistes célèbres, l’hôtel de ville érigé dans le périmètre du palais impérial, la chapelle palatine où repose Charlemagne et à présent partie centrale de la cathédrale, patrimoine mondial de l'UNESCO, ont été mis en lumière par les propos d’un guide passionné.

Pendant le trajet du retour, elle a imaginé, cheminant à ses côtés, un convoi de chevaux et de charrettes menant Charlemagne et ses gens vers le relais carolingien, en bordure de forêt, pour une saison de chasse. Elle a revu ce document présenté lors d’une conférence par ce professeur d’université, document dans lequel l’Empereur octroyait, en un jour d’automne, une somme d’argent à la Basilique de Saint-Denis pour le tombeau de son père Pépin le Bref…

Document signé en un lieu qui pourrait être, vu la similitude des noms, le village proche du sien... clic

Elle aime évoquer ainsi le passé, rêver de sa bourgade quand elle n'était qu'une villa romaine et que le ruisseau coulait paisiblement dans une vallée intacte…

Quand elle a rejoint son palais à elle, la table était dressée et un bon plat de spaghettis mitonné par Grand Sachem lui a donné l’eau à la bouche.

Comme il fait bon vivre entre Meuse et Rhin !

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Aujourd'hui, elle (06)...donne rendez-vous à Charlemagne
Aujourd'hui, elle (06)...donne rendez-vous à Charlemagne
Aujourd'hui, elle (06)...donne rendez-vous à Charlemagne
Aujourd'hui, elle (06)...donne rendez-vous à Charlemagne
Aujourd'hui, elle (06)...donne rendez-vous à Charlemagne
Aujourd'hui, elle (06)...donne rendez-vous à Charlemagne

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