Publié le 31 Août 2012
Publié le 27 Août 2012
Penché sur ses tiroirs il entre dans son monde en suivant toujours le même rituel : d’abord les espèces
d’Europe avec en tête un sphinx des vignes, sa première capture.
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Publié le 21 Août 2012
Publié le 19 Août 2012
Publié le 13 Août 2012
Publié le 10 Août 2012
Publié le 6 Août 2012
Huit jours… devenus huit mois à traîner mon spleen comme un boulet, à l’attendre lui, Simon, à espérer un message, à quémander un iota d’amour !
Marre ! Marre ! Marre !
Ce matin, c’est décidé, je me secoue le popotin. Un brouillard se lève en moi laissant apparaître une évidence : demain j’aurai trente ans, assez de temps perdu. Adieu la grisaille, les rancoeurs… Simon… Adieu vieux salaud, tu n’auras pas ma peau. Non, tu ne me détruiras plus à délivrer ton pseudo amour au compte-goutte. Cours, vole, papillonne, va de cœur en cœur, époumone-toi, vis ta vie, désormais ce n’est plus la mienne. Basta, du vent, de l’air, je te zappe de mon univers…
Mon univers… Le café chaud embaume le studio minuscule. J’en rempli une tasse, ajoute une lichette de lait et vais me poster à la fenêtre. La lumière, le soleil, me retrouver, voilà ce dont j’ai besoin.
Il y a huit mois j’avais des rêves. Pourquoi les avoir abandonnés ? Ils sont là, bien au chaud, un rien suffirait à les voir s’épanouir. Et ce rien désormais est en moi, je le sais, je le sens.
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Marine est attablée de l'autre côté de l'avenue à la terrasse du « Sultan » Je lui fais un grand signe de la main et elle y répond en agitant son foulard blanc. Ce signal de connivence nous lie depuis l’adolescence et provoque en moi un petit pincement doux comme une caresse. Hier, quand je l’ai appelée elle m’a dit son plaisir de m’entendre. Pourquoi l’ai-je délaissée durant tout ce temps ? Pour Simon ? Sera-t-elle toujours partante pour notre projet alors que je l’ai si lâchement abandonnée ? Une foule de questions se bouscule dans ma tête. Une grande partie de la nuit je l’ai passée à compulser mes croquis, à crayonner d’autres modèles, à imaginer des combinaisons de coloris, de tissus. Il y a huit mois, Marine et moi nous en étions au stade de trouver un nom pour notre future ligne de vêtements d’enfants. Me croira-t-elle quand je lui dirai l’avoir peut-être déniché ce matin en écoutant la radio ?
Odeurs des myrtils
Dans les grands paniers
Que demeure-t-il
De nous au grenier
Odeur des myrtils
Dans les grands paniers
Cette ancienne chanson de Jean Ferrat a fait apparaître Mamie et toute mon enfance a ressurgi en une bouffée de joie. Combien de fois avons-nous fredonné ensemble ces paroles ? Et l’évidence m’est apparue comme un cadeau d’anniversaire. Comme j’ai hâte de le partager avec Marine. Pourquoi ne pas signer nos créations M. comme Myrtil…
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L’impact violent projette la jeune femme contre la bordure du trottoir tandis que la voiture folle s’encastre dans la vitrine de la boulangerie. Du sang frais perle des narines de Maude, ses jolis cheveux auburn se teintent de rouge et son regard déjà est absent. Autour d’elle, des croquis s’envolent au vent léger.
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http://www.jukebo.fr/jean-ferrat/clip,odeur-des-myrtils,q5vqzf.html
Publié le 2 Août 2012
- Yvonne a toujours trois casseroles sur le feu, dit souvent Papy.
Yvonne, ma Mamy, est une grande organisatrice. Cet été, elle a emmené le groupe des retraités du village visiter la ville de Bruxelles et son Palais Royal.
Malgré le beau temps Papy souffrait d’une angine alors je l’ai remplacé auprès de Mamy.
- Je te la confie gamin, m’a-t-il dit d’une voix grave et enrouée.
Quand il m’appelle gamin, je sais que c’est du sérieux et que je dois faire gaffe.
Avec Maëlys, en vacances chez sa grand-mère, nous étions les seuls enfants dans le car bien rempli.
Pendant le trajet sur l’autoroute, Mamy a fait chanter les personnes, elle a proposé des devinettes, des quiz et puis, zut ! elle s’est souvenue de moi.
- Tibor, toi qui connais de si jolis poèmes, tu pourrais nous en réciter un au micro, a-t-elle lancé bien fort.
La honte ! J’ai senti mes joues s’échauffer !
- Tibor ! Tibor ! ont scandé les personnes pour m’encourager.
Pris au piège, le Tibor !
J’ai récité « Le caillou » de Pierre Coran, un texte très court.
Les gens ont apprécié et Mamy m’a soufflé - récite aussi « La sauterelle »
Ce poème là, je l’aime trop parce que plus tard je veux être un spécialiste des insectes, un « en-to-mo-lo-gis-te » comme j’en ai vu à la télé. Mamy me l’a fait apprendre par cœur et avec des mimiques ce qui m’a valu les applaudissements des retraités.
Quand je suis revenu à ma place, Maëlys m’a décoché un grand sourire. Ouf ! Je n’avais pas été trop ridicule !
Mais déjà nous étions à destination et Mamy a repris le groupe en main.
Visite de la Grand-Place, passage chez le Manneken-Pis et ensuite nous avons fait une pause pour déjeuner librement.
A quatorze heures trente, nous étions à nouveau rassemblés et le chauffeur nous a conduits au Palais Royal. Ce bâtiment est grand, vieux et, bizarrement, le roi n’y vit pas. C’est comme un musée, rempli de choses anciennes. Avec Maëly on a rigolé en douce en voyant les pensionnés s’extasier devant des meubles antiques et des peintures grandes comme un pan de mur du salon. Mais surprise ! J’ai été fasciné de découvrir un plafond et des lustres garnis d’élytres de scarabées aux reflets verts et bleus. Triste aussi, d’imaginer toutes ces petites bêtes sacrifiées pour faire joli.
Après la visite, il a fallu trouver au plus vite l’endroit des toilettes et en attendant que tout le monde y soit passé, Maëlys et moi on a joué dans la cour intérieure jusqu’à ce que Mamy batte le rappel.
- Allons, rassemblement ! L’autocariste nous attend pour le retour !
- Quarante-huit, quarante-neuf… Il manque quelqu’un !
- Qui manque ? a crié Mamy.
Tout le monde a regardé son voisin ou sa voisine et une voix a lancé : c’est madame Janssens.
J’ai vu passer une lueur d’interrogation et de panique dans les yeux de Mamy. Où était madame Janssens ?
- Mamy, de la cour j’ai vu une dame assise sur une chaise dans le grand hall.
De retour au Palais Royal, Mamy et moi nous avons découvert madame Janssens profondément endormie sur sa chaise. Mamy, soulagée, l’a réveillée en douceur et madame Janssens, pas très fière, a rejoint le car sous les regards ironiques des autres retraités.
Quand nous sommes rentrés à la maison, Papy a demandé : quoi de neuf ? Pas de problème, tout s’est bien passé ?
Et Mamy en me faisant un clin d’œil a répondu : pas de problème, Henri, c’était une journée parfaite. Pas vrai Tibor ?
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