coups de coeur

Publié le 29 Janvier 2017

Aujourd’hui, elle a pris le train en direction de Liège afin d’assouvir un de ses dadas.

Oh, ce n’est pas qu’elle soit incollable en art ou en histoire mais, oui, elle aime visiter une belle exposition ou assister à une conférence intéressante. Comment rater ce rendez-vous réunissant ces beaux sujets qui la font vibrer ?

 

L’élégante passerelle franchissant la Meuse l’a conduite de son unique pas dans le parc de la Boverie inondé de soleil. Mariniers bossant à bord de leur péniche en ce dimanche matin, joggeuses papotant tout en courant, toutous sortant leur maître, photographe amateur, enfants sautillant autour de l’immense volière ou petits groupes se dirigeant comme elle vers le musée ont retenu son attention.

 

21, rue de la Boétie… le seul intitulé de l’exposition la fait rêver.

 

La foule se pressant dans les salles et s’agglutinant en diverses grappes autour d’un guide la déçoit un peu mais bien vite son enthousiasme reprend le dessus et elle se plonge dans le parcours de Paul Rosenberg, marchand d’art dans le courant du XX siècle, découvreur de talents et ami de ceux qui allaient devenir de grands peintres reconnus : Picasso, Braque, Matisse, Léger, Marie Laurencin, Degas, etc…

 

Hélas, les nazis avec leur vision de l’art moderne qu’ils jugeaient dégénéré spolieront sa maison-galerie située 21, rue de la Boétie à Paris.

New-York, terre de refuge, verra se perpétuer son amour pour l’art…

 

Tout en voguant d’un thème à l’autre, elle s’immerge dans les tableaux connus ou moins connus mais aux caractéristiques particulières à chaque artiste.

 

Et dire qu’un tel ou une telle a été au plus près de cette toile… ici, un peu de bleu, là, une retouche pour accentuer un détail… Ces artistes avaient-ils des doutes ? Qui espéraient-ils toucher ? Se doutaient-ils que leurs œuvres seraient exposées dans les plus grands musées de par le monde, qu’elles atteindraient des valeurs inouïes ?

 

Par les larges fenêtres la nature est réapparue soudain.

N’avait-elle pas autour d’elle le plus fabuleux des tableaux ?

Ceux, suspendus dans ce lieu pour quelques jours encore, retourneront bientôt chez les collectionneurs ou dans les musées qui ont accepté de les prêter pour l’occasion mais les arbres, le ciel bleu ou parsemé de nuages, le ruisseau gargouillant, le coq lançant son cocorico seront toujours à sa portée et son plus beau cadeau.

 

Heureuse, elle a repris le chemin du retour et a replongé dans la réalité quotidienne.

 

Non, lui a confié un SDF rencontré dans la gare, ce n’est pas le froid le plus pénible mais bien le nouveau règlement qui ne nous permet de dormir qu’en position assise !

 

En camaïeu de gris fut coloré le tableau final…

 

--------------------------

liens : clic - clic - clic

dès le 02 mars, l'expo aura lieu au musée Maillol 59-61 rue de Grenelle 75007 Paris - clic

Voir les commentaires

Publié le 8 Juillet 2014

Quand j’aurai rangé le grenier…
Quand j’aurai…
Quand…  
Quand j’aurai rangé le grenier, me serai dépouillée des souvenirs accumulés ; quand je connaîtrai tous les mots de chacune des langues de la Terre et qu’avec tous je pourrai communiquer ; quand mes souliers seront usés de tous les voyages effectués, de tous les sentiers foulés ; quand j’aurai lu tous les livres des bibliothèques, des plus poussiéreux aux pages écornées à ceux à l’encre encore fraîche ; quand de toutes les fleurs j’aurai fait des brassées de bouquets à suspendre aux portes des maisons ; quand les sons les plus assourdissants ne seront plus que douce mélodie ; quand, au hasard, les dés lancés auront montré toutes les facettes de ce monde ; quand tout cela et que ma soif sera intense, j’irai m’abreuver à la source de mon enfance puis je gravirai la colline où là, immobile, l’Oiseau sacré m’attendra. Sans un mot je le saluerai et blottie entre ses ailes je m’évaderai en abandonnant ici bas toutes mes peurs, toutes mes rancoeurs, tout le fiel de mon coeur.
 
La dernière phrase terminée, le dernier mot lu, le roman me laisse troublée, je n’arrive pas à me détacher de cette femme étrange. Elle semble avoir pris possession de ma pensée, s’être incrustée profondément dans mon âme. Elle est moi et je suis elle. Où est la frontière entre la réalité et l’imaginaire ? Comment l'auteur a t-il pu décrire à ce point ce que je ressens ?
 
Doucement je referme le livre et j’ai la curieuse sensation de m’emprisonner dans un labyrinthe de mots, dans un dédale de vocables qui tous m’appellent et chuchotent mon prénom. Je suis happée, aspirée par des tourbillons de vent, mes cheveux dénoués flottent sur mes épaules, mes paupières clignent sous l’effet de la brusque lumière apparaissant au loin et mystérieusement je me retrouve installée sur le dos doux et soyeux de l’Oiseau sacré.
 
En dessous de nous défilent toutes les contrées de la Terre, des lieux de joie ou de misère, des régions parcourues jadis en quête d’inaccessible et de renouveau, des endroits où j’espérais découvrir l’entente et la complicité et pourtant des dunes du Sahara ivres de soleil aux confins des steppes arides, de la forêt amazonienne à la végétation luxuriante aux sommets enneigés de l’Everest, du Nord au Sud, de l’Arctique à l’Antarctique, de la mer de Corail aux mers intérieures, partout, je n’avais trouvé que des peuplades fières et arrogantes.
 
Mais à présent je ressens toute leur richesse intérieure, toutes leurs valeurs. Je savoure leurs dialectes riches de mille subtilités, leurs coutumes qui remontent parfois à la création du monde et je comprends que la fierté et l'arrogance étaient en moi seule. Du sol, me parviennent des musiques métissées, des odeurs mélangées de cannelle et de vanille, de jasmin et de roses et toujours l’Oiseau sacré poursuit son vol vers la lumière. Il me conduit des jardins de Babylone au Mont des Oliviers, survole la bibliothèque d’Alexandrie et tous les récits anciens pénètrent en moi ; je deviens universelle.
 
Une voix de femme chante à mes oreilles, la lumière devient plus intense, je suis lumière, je connais enfin la plénitude. Je suis débarrassée à jamais de mes angoisses et de mes questionnements. La musique, la voix, l’oiseau, la lumière... le radio réveil...
 
… - Il est 6 heures 20’ et comme Patricia Kaas vient de le chanter, nous entrons dans la lumière d’une matinée que le service météo nous promet ensoleillée. Voici à présent des nouvelles des routes...
 
J’ouvre les yeux et j'aperçois la lampe de chevet allumée, les tentures agacées par une légère brise et sur le parquet le livre qui a glissé de mes mains lorsque je me suis endormie. Je tends le bras pour le ramasser et mes doigts effleurent une matière douce et soyeuse.
 
Cette nuit, l’Oiseau sacré a signé mon rêve de sa plume. (réédition sur ce blog)
 
-------------------

Pour la semaine 27, le site Mil et une nous proposait comme sujet d'écriture une peinture de

Claude Théberge...

... et je suis tombée en amour des oeuvres colorées et pleines de vie de ce grand artiste canadien.

Je vous convie à découvrir son univers via les liens suivants :

- page facebook : clic

  - site officiel :  clic 

Voir les commentaires

Publié le 30 Septembre 2012

 

Au hasard de mes choix de livres à la bibliothèque de mon village...

 

Coup de coeur pour "La liste de mes envies" de Grégoire Delacourt.

J'ai tout aimé dans ce livre et plus particulièrement la faculté de l'auteur d'interpréter si justement le regard féminin du personnage.

Aussi je me promets, et me réjouis, de découvrir son premier livre "L'écrivain de famille"

 

IMG_1848.JPGhttp://www.gregoiredelacourt.com/#!__la-liste-de-mes-envies/le-livre-en-images

 

 

°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°

Voir les commentaires

Publié le 28 Juin 2012

 

« Le mec de la tombe d’à côté » et sa suite « Le caveau de famille » de la suédoise Katarina Mazetti forment un duo coup de cœur.

9782847201659.jpg  69667910_p.gif

 

Dans ces deux romans, la parole est donnée en alternance à Désirée, jeune veuve sans enfant et à Benny qui vient de perdre sa mère avec qui il vivait.

Désirée est une intellectuelle, employée dans une bibliothèque pour laquelle elle a de grands projets et Benny un fermier surchargé de travail, de dettes et en mal avec les quotas imposés par l’Union Européenne.

Ces deux êtres radicalement opposés vont vivre une histoire d’amour et d’humour, ils vont se séparer mais le désir d’un enfant sera le plus fort.

Doucement, au fil des ans, ils vont être submergés par leurs charges respectives et les regards croisés de ces deux êtres offrent une belle intensité au récit.

 

J’ai apprécié observer à quelle déraison l'effet des hormones pouvait pousser les hommes et surtout les femmes.  

 

----------------------------------------------------------------------------

Voir les commentaires

Publié le 10 Juin 2012

 

C’est le troisième livre de Delphine de Vigan que j'ai découvert. 

Du premier « Nô et moi » je n'ai gardé que peu d'impressions.

Le deuxième « Les heures souterraines » bien qu'intéressant m’a laissé au final un goût de manque, j’en aurai voulu d’avantage.

 

poster_136846.jpg

Le troisième  « Rien ne s’oppose à la nuit »

restera quant à lui pour longtemps dans ma mémoire.

 

Cette recherche du mal-être qui a poussé la mère  de l'auteur au suicide offre tout d’abord la narration de la vie familiale de ses grands-parents, des drames et des bonheurs de cette famille nombreuse et puis elle prend la forme d’une enquête familiale au cours de laquelle elle laisse à chacun sa version des faits et ses souvenirs. Avec pudeur mais sans compromission Delphine de Vigan exorcise les démons familiaux et par là même sa propre souffrance.

Ce récit nous ramène à notre propre miroir familial et c’est cet aspect qui m’a le plus touchée.

 

  --------------------------------------------------------------

 

Voir les commentaires

Publié le 18 Mai 2012

 

Coup de coeur pour ce livre écrit par Mary Shaffer et sa nièce Annie Barrows et paru chez Nil dans "Domaine étranger"

 

Janvier 1946. Londres se relève douloureusement des drames de la guerre et Juliet, jeune écrivaine anglaise, reçoit une lettre d'un inconnu natif de l'île de Guernesey. Au fil de ses échanges avec cet homme, Juliet pénètre dans son vécu et dans celui de ses amis qui ont créé un club de lecture pour échapper aux représailles des soldats allemands. La correspondance s'élargit aux autres membres du cercle puis à d'autres habitants de l'île et Juliet prend la décision de se rendre à Guernesy pour les rencontrer.

En plus de leurs goûts littéraires parfois farfelus, ils lui font connaître un univers inattendu, touchant, souvent drôle voire excentrique et très british.

Beaucoup d'humanité se dégage de ce livre et j'ai pris un grand plaisir à le lire.

 

001-copie-2.JPG  

 

 

Voir les commentaires