Publié le 24 Février 2019

 

Daria Petrilli - clic et clic

 

Avoir une épaule sur laquelle s’épancher

 

Main dans la main suivre le chemin de la vie

 

Ne pas douter de leur force, jamais

 

Encore rire, se souvenir, partager, se reconnaitre

 

Se perdre de vue un temps... une heure ? un an ?

 

Ignorer mais pressentir un besoin, un non-dit

 

Et pour toujours savoir ce lien du sang qui les unit

 

 

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 Pour Mil et une - sujet 08/2019 - clic

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Publié le 17 Février 2019

Mon père et moi, moi et mon père. L’échiquier entre nous. Silence.

On s’observe par en dessous. Patience.

J’avance un pion, mon père sort de son nuage et grimace.

Moi, je zieute l’enveloppe qu’il m’a apportée tout à l’heure.

L’heure des visites, pas même le temps de finir une partie…

Sur l’étiquette je lis :

Je pense

que je suis

un cadeau,

mais je

m’emballe

peut-être

Au fond de moi, je ricane, ils sont cons mes potes ! Ils m’ont assez bassiné avec cette phrase que ma mère me répétait souvent quand j’étais môme "tu es mon plus beau cadeau, Sam"

Samcadeau qu’ils m’avaient surnommé, tu parles d’un présent.

Mon père lève le bras, hésite, moi, je devine ce qu’il veut faire. Patience.

Il se décide, bouge un pion de place puis regarde sa montre en disant "il est l’heure, le boulot m’attend. Maman viendra ce soir"

Il me reste jusqu’à demain pour parfaire ma stratégie.

Demain ?

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Mes potes ne peuvent pas venir me voir pour l’instant. Trop fragile disent les toubibs mais ils pensent à moi à leur manière…

Bouly a fait un dessin d’une nana, très belle, la femme de ses rêves, des miens ?

Gaël me tente avec une partition de musique sur laquelle il a noté "je t’attends pour un duo" Je la chantonne et du coup ma guitare me manque et je m’évade dans le poème en forme de S.M.S. écrit par Marine. Sensibilité à fleur de peau, j’en frisonne.

Et puis je déplie le tee-shirt sur lequel est imprimé le texte repris sur l’étiquette de l’enveloppe. Sont cons mes potes.

Oui, ils sont cons ! Je vois bien, moi, que ma mère est pâle, qu’elle sourit toujours en me voyant malgré mes quatorze ans mais que des cernes bleuissent à présent son regard. 

J’aimerais tellement gagner la partie et vaincre cette saleté de p. de maladie, pour mes parents, mes potes...

Tu parles d’un cadeau, Samcadeau !

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Pour Mil et une sujet 07/2019 - clic

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Publié le 16 Février 2019

 

Le chien a dressé les oreilles quand les gonds de la petite barrière ont couiné, il a humé l’air puis s’est redressé pesamment et d’un pas un peu bancal s’est dirigé vers l’homme marchant dans l’allée. Arrivé à ses côtés, il a passé sa langue râpeuse sur les mains qui se tendaient vers lui. Pas d’aboiements, ni de jappements, pas d’ennemi à signaler.

A leur tour, les mains de l’homme ont flatté l’animal. En lissant longuement les poils soyeux il a répété plusieurs fois : tu es si doux, mon chien.

Le chien, les oreilles toujours dressées, semblait se noyer dans les paroles chuchotées plus que parlées et une larme coulait de son œil droit.

-          Toujours cette irritation, Conny ? Te mettait-elle bien tes gouttes ? Tu me manques, tu sais, mon vieux compagnon…

Le chien a donné des coups de tête dans les jambes de l’homme qui a secoué la tête : non, mon Conny, pas de promenade aujourd’hui…

Le chat installé sur le perron observait la scène entre la fente de ses paupières, ne donnant aucun signe, ni d’accueil, ni de crainte, indifférent, et quand l’homme s’est approché davantage il a détourné la tête dédaigneusement.

-          Toujours aussi snob et rancunier, Sacha ? Tu m’en veux d’être parti ou cela te laisse-t-il de marbre ? a demandé l’homme en appuyant sur la sonnette.

L’homme a attendu en vain, la porte est restée close. Alors en soupirant, il a sorti une enveloppe de la poche intérieure de sa veste puis l’y a refourrée découragé en disant : à quoi bon, elle refuse même de décrocher son téléphone quand je l’appelle !

 Le chien l’a suivi jusqu’à la barrière entrainant le chat dans son sillage.

-          Gare à vous deux, Conny et Sacha, prenez soin d’elle, je compte sur vous… moi, elle ne me supporte plus.

Et en caressant l’un et l’autre animal il a constaté : vous vous entendez comme chien et chat et cela vous réussit… pourquoi n’y arrivons-nous pas elle et moi ?

La barrière s’est refermée toujours en couinant, le chien a regagné l’ombre du bouleau et le chat le soleil baignant le perron.

Tapie derrière une fenêtre légèrement entrouverte une femme les joues baignées de larmes a réalisé qu’elle aussi aurait bien besoin de gouttes pour les yeux mais qu’hélas il n’en existait pas pour les peines d’amour.

 

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Pour Mil et une sujet 06/2019 - clic

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